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15 au 20 novembre - Congrès Légumes de France en Guadeloupe

 

 

Légumes de France organisait son 60e congrès en Guadeloupe. Du 15 au 20 no-vembre, c’est une délégation de 150 producteurs et accompagnants qui a fait le déplacement pour aller à la rencontre de l’agriculture ultramarine.

 

 

Ce congrès 2016 est “exceptionnel par sa délocalisation en Outre-Mer, exceptionnel par sa durée, et aussi par son contenu qui allie travaux statutaires et syndicaux, visites d’entreprises agricoles et agroalimentaires”, a déclaré Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Et de fait, c’est la première fois qu’un syndicat agricole tenait son congrès dans un département d’Outre-Mer.

La séance plénière proprement dite s’est tenue le 16 novembre. A cette occasion, un point a été fait sur l’année syndicale écoulée avec ses acquis, notamment les investissements dans les serres. Pour l’année 2016, le dispositif a été doté d’une enveloppe de 21,9 millions d’euros, dont 20,2 M€ pour le maraîchage et 1,7 M€ pour l’horticulture.

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui intervenait par vidéo, a annoncé qu’il “y aura une 5e vague d’appel à projets en 2017”.

 

Les points négatifs évoqués

Légumes de France a recensé les projets d’investissements dans les serres et en a identifié 135 sur la période 2017-2020.

Au-delà des crises et des problèmes climatiques (inondations du printemps), il y a les charges sur l’emploi.

Jacques Rouchaussé a ainsi dénoncé la mise en œuvre de la mutuelle santé obligatoire pour les salariés qui “renchérit, sans contrepartie aucune pour les employeurs, un coût de main-d’œuvre déjà particulièrement distorsif par rapport à nos voisins européens. Nous avons aussi eu droit”, ajoute-t-il, “à la mise en place du compte pénibilité.” Il a incité les producteurs de légumes à ne pas “déclarer de facteurs de pénibilité car le travail dans nos entreprises n’entre pas dans le champ de la pénibilité. L’année s’est ouverte avec une nouvelle crise de la salade,” a rappelé le président de Légumes de France. Cette crise “nous oblige à réfléchir sur l’organisation de cette filière qui souffre trop régulièrement des aléas du marché. La production peine à s’organiser, à se structurer, à se moderniser”, constate-t-il. “Nous devons passer à la vitesse supérieure. Je le dis aux producteurs du Sud, on va passer à la vitesse supérieure, on va le faire”, insiste-t-il.

 

Les 70 ans du syndicalisme agricole

Ce congrès a par ailleurs été marqué par la célébration des 70 ans du syndicalisme agricole. Une célébration qui s’est faite en présence, entre autres, de Xavier Beulin et de Jérôme Despey, président et secrétaire général adjoint de la FNSEA. “Vous avez eu l’audace de faire un congrès en Guadeloupe”, a reconnu ce dernier, qui est notamment en charge du dossier de l’agriculture ultramarine à la FNSEA. “Le Serment de l’unité paysanne de 1946 est encore ce qui nous guide”, a-t-il ajouté. “Cela n’a pas perdu son sens, même si parfois on essaie de nous diviser.”

“Le travail syndical n’est pas toujours facile, mais il y a des satisfactions”, a déclaré pour sa part Xavier Beulin. “Nous sortons d’une année particulièrement difficile”, a-t-il rappelé. Mais “nous avons pu répondre aux agriculteurs sinistrés et fournir les conditions les plus optimales pour permettre le redémarrage des exploitations”.

Il a aussi rappelé le plan de consolidation de 4 milliards d’euros, “c’est colossal”. Pour l’avenir, le président de la FNSEA a souhaité que l’on puisse faire “remonter de la valeur dans la chaîne alimentaire”.

Il a enfin annoncé que la FNSEA allait proposer “une douzaine d’engagements” aux candidats à l’élection présidentielle. “Il faudra qu’ils les lisent avant de venir au salon de l’Agriculture, sinon ils seront refoulés”, a-t-il averti. “Nous avons peut-être un poids électoral diminué”, a reconnu Jacques Rouchaussé. “Mais nous conservons un poids économique et politique certain, notamment au travers des emplois que nous générons. Sachons exploiter ces opportunités, utiliser nos forces, pour aplanir les difficultés qui peuvent apparaître et les faiblesses qui peuvent nous handicaper.”

Il a souhaité conclure ce congrès sur un message d’espoir : “Si nous nous concentrons sur l’essentiel, sur notre métier, sur nos produits, sur leur valorisation qui nous permettra, demain encore, de proposer au consommateur des légumes frais, sains, en quantité et en qualité, à des prix acceptables par tous”, cela permettra “une ambition collective de réussite, qui devrait nous permettre de retrouver la place qui est la nôtre, celle de leaders au sein de l’Europe”.

 

 

O.M.